Née en 1992, Marie Astre vit et travaille en Seine-Saint-Denis.
Diplômée de l’École Supérieure d’Art de Clermont-Métropole, elle développe une réflexion centrée sur la performativité et la représentation des corps dans les processus artistiques liés à l’image, qu’elle rend visible majoritairement au sein de performances filmées ou de récits auto-édités.
À travers différents protocoles de travail allant de la performance vers la sculpture ou l’écriture, j’aborde l’espace filmique comme un champ sociologique à investir, plus que dramaturgique.
Qu’est ce que l’image nous fait ? Que produisent nos corps sur les images?
Je travaille souvent avec une caméra fixe et frontale, autour de longs plans séquence qui laissent l’action se dérouler.
Je fixe une règle, une partition, un protocole qui active un espace scénique jusqu’alors inerte. Autour de celle-ci se fabrique un déroulé, un paysage. Le tableau d’une situation apparait et c’est alors le cours de ces choses que je filme.
Ce processus rend visibles les strates de construction du récit et permet l’éprouvement des personnes filmées, qui devient un élément central de la narration. Ce que je montre est précisément ce qui est vécu.
L’espace filmique devient alors un terrain privilégié pour l’étude et la mise en scène de soi.
Je construis mes images comme on assemble les différentes pièces d’un puzzle.
J’expérimente la manière dont le corps occupe l’espace du champs et du hors champs, la boucle, le rythme, la picturalité.
Les tensions entre les présences dites périphériques ou fantomatiques et celles considérées comme centrales alimentent une réflexion sur les corporeités, sur l’amour, la circulation des pouvoirs et de la parole.
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Born in 1992, Marie Astre lives and works in Seine-Saint-Denis.
Graduated from the Fine Arts of Clermont-Ferrand, she is developing a reflection centered on the performativity and the representation of bodies in artistic processes linked to the image, which she mainly explore in filmed performances or self-edited narratives.
Through different work protocols ranging from performance to sculpture or writings, I approach the filmic space as a sociological field to invest, more than a dramaturgical one.
What does the image do to us? What do our bodies produce on the images?
I often work with a fixed and frontal camera, around long sequence shots that let the action unfold.
I set a rule, a score, a protocol that activates a scenic space until then inert. Around it, an unfolding is made, a landscape. The picture of a situation appears and it is then the course of these things that I film. This process makes visible the layers of construction of the story and allows the experience of the people filmed, which becomes a central element of the narrative. What I show is precisely what is experienced. The filmic space then becomes a privileged terrain for the study and the staging of the self.
I construct my images as one assembles the different pieces of a puzzle.
I experiment with the way the body occupies the space of the field and the off-field, the loop, the rhythm, the pictoriality.
The tensions between the so-called peripheral or ghostly presences and those considered as central feed a reflection on corporealities, on love, on the circulation of power and speech.